L'hôpital de Kherson bombardé deux fois en 72 heures : « Combien de fois devrons-nous voir la même chose ? »

Le fait que la première attaque ait été largement rapportée et condamnée semble n'avoir rien changé à la façon dont l'hôpital et les zones environnantes sont bombardés. Médecins Sans Frontières (MSF) a appelé à plusieurs reprises à la protection des hôpitaux et des infrastructures civiles en Ukraine, et condamne une fois de plus cette attaque scandaleuse contre un établissement médical.

Alors que les sirènes signalaient l'arrivée de tirs d'artillerie, un membre du personnel de MSF travaillait dans le bunker de l'hôpital, que les équipes logistiques de MSF continuent de remettre en état.

J'ai ressenti une puissante explosion lorsqu'un obus a atterri dans les locaux de la structure médicale où MSF travaille. Au moment de l'explosion, j'étais à l'intérieur de l'abri anti-bombes et je supervisais les travaux de réparation générale. Notre équipe a aménagé un bunker approprié dans cet hôpital pour les patients et le personnel du ministère de la Santé. Une fois la poussière retombée, je suis monté à l'étage et j'ai vu que l'obus avait frappé la morgue, endommageant les structures en béton et les conduites de gaz. Il y avait environ 150 personnes dans l'établissement médical au moment du bombardement, y compris le personnel et les patients. Ils sont heureusement indemnes. Je tiens à souligner que l'hôpital est situé dans une zone résidentielle, avec une école et des immeubles d'habitation à proximité. » - Andrii Dobravskyi, conseiller opérationnel de MSF.

À quelques kilomètres de la ligne de front, sur un territoire repris par les forces ukrainiennes l'année dernière, l'hôpital a été bombardé deux fois en 72 heures. Depuis le 24 février 2022, MSF a appelé à plusieurs reprises à la protection des structures médicales après avoir assisté à leur destruction dans les oblasts de Kherson, Donetsk, Dnipropetrovsk, Kharkiv et Mikolaiv. Cette dernière attaque contre un hôpital s'inscrit dans un schéma que MSF a observé dans cette guerre - et en particulier en ce qui concerne le bombardement continu par les forces russes des infrastructures civiles, des zones résidentielles et des structures médicales :

Combien de fois devrons-nous voir la même chose ? Qu'est-ce que cela signifie d'être un soignant ou un patient dans cette guerre ? Que faudra-t-il pour que ceux qui tiennent les canons fassent preuve d'un minimum de respect pour la vie humaine ?  Quelle que soit l'intention, nous avons vu à maintes reprises le personnel médical et les civils tomber sous le feu de l'ennemi dans cette guerre. Le message est simple : arrêtez de bombarder les hôpitaux. » - Cyril Cappai, chef de mission MSF.