« Une lueur d’espoir ». Un bébé pesant séulement 800 grammes a été amené dans notre maternité. La petite fille a connu des débuts difficiles, mais a pu rentrer chez elle en bonne santé après plus d’un mois de soins intensifs. Sa mère lui a donné un nom spécial : Mikaela, en honneur de notre pédiatre Michael.  © MSF
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Mikaela, le bébé de 800 grammes qui a survécu à la naissance en plein conflit

Le vendredi 24 novembre 2023

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« Une lueur d’espoir ». Plus précisément, un poids de 800 grammes. Fin septembre, la mère d'une petite fille est arrivée dans l'unité de soins néonatals de MSF à Adré, dans l'est du Tchad. Le bébé a décidé de venir au monde trop tôt. Et certains diront que c'est dans l'un des pires endroits où quelqu'un peut commencer sa vie de nos jours.

L'est du Tchad accueille actuellement quelque 450 000 réfugiés du Soudan, déchiré par la guerre. Le Tchad, pays qui occupe l'avant-dernière place dans l'indice de développement humain, accueille des personnes fuyant un conflit qui a débuté au Soudan en avril de cette année. Un conflit où les attaques contre les civils et les services de santé sont devenues la norme. Une communauté vulnérable accueille une autre communauté particulièrement vulnérable ici, dans l'est du Tchad. C'est ici que la petite fille est née. Dans un abri, avant d'arriver à l'hôpital.

Le poids de 800 grammes est bien inférieur au poids habituel d'un nouveau-né. En Europe, on considère que l'optimum se situe autour de 3 500 grammes. Même dans un contexte beaucoup plus équipé, permettre à un bébé né prématurément de survivre avec un poids aussi faible serait un défi.

« S'il y a un point qui témoigne de l'incroyable effort et du succès de l'énorme équipe médicale ici, c'est bien cette fille », explique Michael Malley, pédiatre de MSF. «  Maintenir en vie un bébé de 800 g exige une attention extrêmement minutieuse aux détails, sur une longue période, de la part de personnes motivées ayant peu d'expérience spécialisée. 

L'équipe a dû vérifier les signes vitaux toutes les 2 ou 3 heures, contrôler le taux de sucre toutes les 2 heures et le corriger lorsqu'il était bas, vérifier la température toutes les 2 ou 3 heures et la corriger, administrer d'innombrables doses d'antibiotiques, vérifier que la sonde d'alimentation était bien en place. Et en plus, ils ont soutenu la mère psychologiquement. »

Michael Malley, pédiatre MSF à Adré, Tchad. © MSF
La petite Mikaela avec sa mère. © MSF

Depuis le début de cette situation d'urgence, MSF a assisté 1 043 naissances dans la région. La plupart d'entre elles n'ont heureusement pas suivi un chemin aussi dramatique. Aucun de ces enfants n'a eu une vie facile. Les éléments essentiels comme l'eau potable, la nourriture en quantité suffisante et les moustiquaires contre le paludisme font défaut. 

Chaque jour, des dizaines d'enfants malnutris sont traités dans le service de malnutrition de l'hôpital pédiatrique MSF d'Adré. 

Chaque semaine, des centaines de mères reçoivent des aliments thérapeutiques pour soigner leurs enfants les moins gravement malnutris à la maison, dans les points de distribution organisés par MSF. Pourtant, ce n'est pas suffisant et il y a encore plus de personnes qu'une seule organisation humanitaire ne peut sauver.

La petite Mikaela est une lueur d'espoir. Pour tous les membres des équipes MSF qui interviennent dans l'est du Tchad, mais aussi pour les réfugiés qui savent que leurs enfants peuvent recevoir des soins gratuits en cas de besoin. 

800 grammes, c'est un poids énorme. Et une petite étincelle peut illuminer la nuit.

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