Un enfant est vacciné contre la rougeole à Boureim Inaly, à Tombouctou.
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Vaccination : protéger en amont

On Tuesday, April 13, 2021

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Il s'agit d'une activité essentielle pour MSF, car elle reste la meilleure arme en matière de prévention. L'association organise ainsi des campagnes de vaccination préventives lors de déplacement de populations.

Elle participe également aux Programmes Élargis de Vaccination (PEV) mis en place par les gouvernements et travaille en relation étroite avec des organismes internationaux comme l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'Unicef (le Fonds des Nations Unies pour l'enfance).

La vaccination fait partie des activités permettant de lutter contre la propagation des épidémies. Dans un camp de réfugiés ou de déplacés, la promiscuité et la dégradation des conditions d'hygiène favorisent la survenue d'épidémies. L'une des priorités, dans la phase initiale d'installation du camp, est de vacciner contre la rougeole, car une épidémie dans de telles conditions pourrait avoir de graves conséquences. 

L'objectif est de vacciner au moins 90 % de la « population cible », c'est-à-dire pouvant être touchée par la maladie. Par exemple, la vaccination des populations déplacées, concerne les enfants de 6 mois à 15 ans ; les campagnes de vaccination en cas de méningite visent à couvrir au minimum la population des 6 mois à 30 ans.

La vaccination est l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la survenue et la propagation des maladies, et ainsi sauver des vies.
Dr Emilie Macher, pédiatre et référente médicale pour la vaccination à MSF

La mise en place d'une campagne de vaccination

En amont, la préparation est indispensable. Les équipes commencent par rassembler toutes les informations nécessaires pour connaître la taille de la population à vacciner et son accessibilité. Puis elles décident de la stratégie à suivre : soit la mise en place d’une campagne (c'est-à-dire sur une même période, plusieurs sites), soit de vacciner au point d'accueil des réfugiés, dans des dispensaires ou dans les centres de nutrition.

La durée d'une campagne de vaccination doit être la plus courte possible afin d'enrayer la propagation de la maladie. Les équipes de vaccination sont formées de personnel local, de médicaux, de paramédicaux et de personnel administratif, encadré par un responsable et un logisticien.

En moyenne, un agent de santé et deux préparateurs peuvent vacciner 350 personnes par heure, soit 2 000 à 2 800 personnes par jour

Logistique et organisation : la vaccination de masse nécessite la mise en place de moyens importants

Au niveau logistique, les équipes utilisent du matériel préparé à l'avance, sous forme de kits. La chaîne de froid est un maillon essentiel des campagnes de vaccination, car elle garantit la qualité des vaccins. Elle concerne le stockage et le transport des vaccins, du stade de la production jusqu'à l'injection. Pour garantir la sécurité des injections, les vaccinateurs utilisent uniquement des seringues « auto-bloquantes », un matériel d'injection à usage unique non réutilisable. Il s'agit de la méthode la plus fiable pour éviter la contamination du personnel et des populations vaccinées. L'autre mesure de sécurité concerne l'utilisation de containers de recueil et d'incinération du matériel d'injection après utilisation. Les vaccins sont commandés, selon le contexte, au directeur national du Programme Élargi de Vaccination (PEV), au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, pour la vaccination dans les camps, ou directement à MSF qui dispose de stocks de vaccins ou lance une commande urgente à un laboratoire.

Au niveau organisation, les équipes veillent à ce que l'ensemble de la population cible soit présente sur le lieu de vaccination, communiquer localement est donc essentiel. Les chefs des communautés, les personnels de santé locaux et les leaders religieux sont d'une grande aide, et l’information passe notamment par la télévision, la radio et les mégaphones.

La recherche et l’innovation sont incontournables afin de pouvoir toujours améliorer la prévention. Des données récentes collectées lors de l'épidémie de choléra en Zambie en 2016 ont mis en évidence qu'une dose unique de vaccin oral offrait une protection efficace à court terme contre la maladie lors d’une épidémie, protection similaire à celle assurée par les deux doses actuellement recommandées. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les personnes touchées par des épidémies de choléra à grande échelle. 

En 2017, un nouveau vaccin contre le rotavirus  (la principale cause de diarrhée sévère particulièrement mortelle pour les enfants) a été testé avec succès au Niger. Adapté aux souches de rotavirus qui se trouvent en Afrique Sub-saharienne, ce vaccin a l’avantage thermostable et n’a donc pas besoin d’être maintenu dans la chaîne du froid. Cet avantage majeur permet un transport et un stockage plus faciles, notamment dans des régions reculées, où les gens n’ont que peu d’accès aux soins et donc grandement besoin d’un vaccin.

Le 11 mars 2020, l'OMS qualifie l’épidémie de Covid-19 de « pandémie ». Face à cette maladie qui s'avère particulièrement contagieuse et dont la létalité est importante dans certains groupes de populations, le développement de moyens thérapeutiques en cours – traitements et vaccins – laisse espérer une limitation des formes graves de la maladie et la réduction de la transmission du virus. Le 3 novembre de cette même année, l'OMS fait état de 47 « candidats-vaccins » évalués dans des essais cliniques sur l’homme à travers le monde. Les premières vaccinations débuteront 1 mois plus tard dans les pays occidentaux.

En 2019, MSF a réalisé 2 271 900 vaccinations de routine.

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