Suite à l’épidémie de fièvre jaune qui a commencé en décembre 2015 en Angola et à la confirmation par la suite de plusieurs dizaines de cas en RDC, des équipes de MSF ont été déployées dans les deux pays pour enrayer la propagation de cette épidémie. Tessy Fautsch a participé activement aux activités mises en place à Matadi et Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC).
En RDC, 68 cas ont été confirmés depuis fin février et 75 décès ont été signalés. La majorité sont des personnes provenant d’Angola. Mais sept cas autochtones, c’est-à-dire infectés en RDC, ont également été répertoriés à Kinshasa et dans les provinces du Kongo Central et de Kwango, à la frontière angolaise.
À Matadi, capitale du Kongo Central située à la frontière angolaise, Tessy Fautsch a participé au lancement le 26 mai de la campagne de vaccination visant la couverture vaccinale complète de tous les habitants de la ville portuaire, dans le cadre du programme du ministère de la Santé congolais portant sur une population cible de 2 millions d’habitants. Ce projet s’inscrit dans un programme de réponse à la flambée de fièvre jaune en RDC qui couvre deux zones de santé à Kinshasa et neuf zones au Kongo Central.
Après avoir tué plus de 350 personnes en Angola depuis fin décembre 2015, l’épidémie de fièvre jaune s’est étendue à d’autres pays voisins. MSF est intervenue en République démocratique du Congo, à l'ouest du pays, pour vacciner les 370.000 habitants de la ville de Matadi. Notre population cible, c’est l’ensemble de la population âgée de plus de neuf mois, des enfants très jeunes jusqu'aux adultes. En dix jours, vacciner 370.000 personnes, une ville entière vaccinée, cela représente beaucoup de monde. Les personnes étaient très contentes de venir se faire vacciner, parce que c’est le seul moyen de se protéger efficacement contre la fièvre jaune, explique Tessy Fautsch.
Ensuite, toujours en collaboration avec le ministère de la Santé, Tessy a également participé aux activités de lutte anti vectorielle à Kinshasa. Ces activités consistent à lutter contre le moustique Aedes, vecteur de la fièvre jaune. Il s’agit de pulvérisation dans les maisons ou de fumigation pour tuer les moustiques adultes et de la destruction des gîtes larvaires comme les déchets ou les récipients contenant de l’eau stagnante où le moustique pond ses œufs.
Ces activités sont menées là où des cas ont été confirmés ou dans des lieux sensibles comme les hôpitaux, les écoles et les marchés.
Nous avions un peu d’appréhension en lançant ces activités, parce que les gens ne font pas vraiment la différence entre Ebola et la fièvre jaune. Mais finalement, les activités de pulvérisation et de fumigation se sont déroulées sans difficultés. Les personnes étaient même déçues lorsque nous ne pulvérisions pas chez elles, poursuit Tessy Fautsch.
Pour enrayer tout risque de propagation de la maladie, il est impératif d’être vigilant et réactif. Il n’y a pas de traitement spécifique contre la fièvre jaune. La prévention par de la vaccination ciblée et des activités de lutte anti vectorielle restent donc les meilleures armes contre la maladie, ajoute Tessy Fautsch.
Appel aux dons
MSF lance un appel aux dons pour poursuivre ses activités en République démocratique du Congo pour lutter contre la propagation de la fièvre jaune.
Ma mission à Matadi et Kinshasa s’est achevée, mais celle de nombreux collègues commence à travers toute la région, avec la fièvre jaune comme ennemi commun. Je compte sur vous pour leur donner les moyens de protéger ceux qui risquent leur vie par une simple piqûre de moustique. Dans ces régions tropicales, chaque campagne de vaccination est un vrai défi, j’espère que vous nous aiderez à le relever ensemble ! , conclut Tessy Fautsch.
Le financement des opérations MSF est à plus de 95% assuré par des personnes privées. C’est grâce à ce soutien que nous pouvons intervenir en toute indépendance, partout où la situation médicale et sanitaire le réclame.
La fièvre jaune est une maladie virale hémorragique aigüe transmise par des moustiques infectés. Le «jaune» fait référence à la jaunisse qui atteint certains des patients. Le moustique Aedes Aegypti est le principal vecteur de la fièvre jaune. Il transmet également la dengue, le chikungunya et Zika. Il n’existe pas de traitement contre la fièvre jaune et la vaccination est la méthode la plus efficace comme prévention.
Les symptômes comprennent de la fièvre, des maux de tête ainsi que des douleurs musculaires. Dans un deuxième temps, certains patients présentent une phase de fièvre plus élevée et une hémorragie interne. Selon l’OMS, jusqu’à 50% des patients sévèrement touchés meurent dans les 14 jours.
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