× Fermer

MSF, 50 ans d'humanité

Action médicale

Une médecin MSF, examine un enfant dans le service d’hospitalisation de MSF à Thonyor, au Soudan du Sud. Mai 2016. Soudan du Sud. © Jacob Kuehn/MSF

Action médicale

    Cliquez et écoutez (durée 1'14 min) 

    MSF dispense des soins à des millions de personnes touchées par des crises. Ses médecins effectuent plus de huit millions de consultations par an, et ses activités médicales vont des campagnes de vaccination de base aux interventions chirurgicales les plus complexes.

    Choléra, diphtérie, Ebola, fièvre jaune, hépatites, Kala Azar, maladie de Chagas, malnutrition, méningite, paludisme, rougeole, santé mentale, tuberculose, vaccination, VIH, violences sexuelles … autant de domaines dans lesquels MSF intervient.
    La médecine en contexte précaire est au cœur de l’activité de MSF, qui peut mettre en œuvre un large éventail de soins : consultations, hospitalisations, interventions chirurgicales, soins psychologiques, soins médico-nutritionnels etc. MSF peut aussi apporter des secours matériels et sanitaires pour améliorer les conditions de vie des personnes affectées par des crises.  Sur les terrains d’intervention, de nombreux obstacles freinent l’action médicale, comme le prix exorbitant ou l’indisponibilité de certains médicaments ou vaccins.

    Au cours des dernières décennies, l'indignation de MSF et de la société civile, ainsi que les demandes visant à faire passer la vie des patients avant les brevets et les profits des entreprises, ont permis d'améliorer l'accessibilité financière et la disponibilité de médicaments et de vaccins essentiels pour sauver des vies.

    La chirurgie humanitaire

    Les équipes de MSF qui pratiquent plusieurs types de chirurgie en fonction des contextes :

    • la chirurgie générale pour les populations qui n’ont pas accès aux soins ; soit parce que le système de santé est défaillant et les unités chirurgicales inexistantes, soit parce que les opérations sont trop coûteuses. Cela inclut des chirurgies pédiatriques et des chirurgies obstétriques, comme les hernies ou les césariennes.
    • la chirurgie d’urgence dans les zones de conflit, :c'est une chirurgie mobile et réactive. Dans les contextes de guerre, une des problématiques auxquelles fait face MSF est de réduire au maximum le temps et la distance qui séparent les chirurgiens des patients, pour améliorer leurs chances de survie.
    • la chirurgie dans les zones urbaines ou de conflits de basse intensité. Dans ce cas, les patients sont opérés parce qu'ils ont été victimes de tirs, de coups de couteaux, de violences physiques, d’accidents de la route ou de brûlures. Dans ce type de contexte, la prise en charge relève essentiellement de la chirurgie orthopédique et traumatologique.
    • la chirurgie reconstructrice, qui consiste à prendre en charge des patients victimes de séquelles de guerre soit parce qu’ils n’ont pas bénéficié de soins appropriés au moment de leur accident, soit parce qu'ils ont été opérés dans des conditions catastrophiques. Elle inclut la chirurgie plastique, notamment pour les grands brûlés.

    L’ouverture d’un programme chirurgical nécessite un certain nombre de prérequis (sécurité, approvisionnement, personnel qualifié, niveau d’hygiène minimum et conditions de stérilité) et une évaluation précise du contexte pour adapter les moyens aux besoins des populations et des équipes sur place. La formation du personnel local aux interventions chirurgicales est également un enjeu majeur.

    Le 27 mai, un tremblement de terre de magnitude 6,2 a secoué l'île de Java en Indonésie. Selon les agences de l'ONU, plus de 5 000 personnes sont mortes, environ 20 000 personnes ont été blessées et quelque 200 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Une équipe chirurgicale de MSF travaille au bloc opératoire de l'hôpital de Bedeseka, en collaboration avec l'équipe médicale indonésienne. Dans le même temps, un hôpital de campagne d'une capacité de 150 lits est mis en place comme centre de référence pour les quatre principaux hôpitaux de Yogyakarta. Dans les zones rurales, MSF met en place des cliniques mobiles pour identifier les besoins non satisfaits, traiter les blessures de base et offrir d'autres soins médicaux de base. Un psychologue offre des conseils aux patients souffrant de troubles psychosomatiques.

    Les prothèses

    Partant du constat que nombre de patients amputés en zone de conflit font face à un manque de personnel médical spécialisé et d’équipement à même de leur offrir les soins nécessaires, MSF répond à leurs besoins.

    C’est via l’ingénierie et la coordination de nombreux spécialistes que des prothèses au-dessus du coude, d’avant-bras et de main sont imprimées (près de 37 patients en ont bénéficié depuis juin 2017). Cette collaboration avec des ingénieurs, physiothérapeutes et ergothérapeutes permet à des patients de bénéficier d’une prothèse.

    MSF a apporté entre 2013 et 2020 une assistance médicale d’urgence aux populations syriennes réfugiées en Jordanie. Dans le nord de la Jordanie, de très nombreux réfugiés syriens vivent parmi la population. Cet homme est un Syrien de 23 ans, il étudiait le droit à Damas. Il était parmi les premiers révolutionnaires à Deraa, dans la brigade ASL. C'est la troisième fois qu'il est blessé, une bombe a emporté sa jambe.

    En juin 2016, la Jordanie ferme sa frontière avec la Syrie, et décide en novembre de ne plus offrir d’accès gratuit aux soins de santé aux réfugiés. La majorité des réfugiés syriens vivant dans les communautés hôtes ne bénéficiait pas du même niveau d’aide que ceux qui se trouvent dans les camps. C’est dans ces zones que MSF a identifié que son aide serait la plus bénéfique, comme dans le gouvernorat d’Irbid où MSF était le principal acteur en matière de santé reproductive pour les réfugiés syriens et le seul à mettre en place ce type de soins gratuitement.

    L’accès aux médicaments

    MSF a lancé la Campagne d’Accès en 1999 en réponse à l’épidémie de VIH/sida qui faisait rage dans les pays en développement. En effet, les « cocktails » de médicaments, qui permettaient de lutter contre le VIH et de sauver des vies, ont transformé cette maladie en une pathologie chronique gérable dans les pays riches, mais ils étaient inaccessibles dans le reste du monde. Parallèlement, le personnel médical de MSF n’avait pas de traitement adéquat pour des maladies négligées telles que la tuberculose, le paludisme et la maladie du sommeil africaine car les groupes pharmaceutiques ne considéraient pas qu’il était profitable de développer des médicaments qu’ils ne pourraient pas vendre à prix fort.

    Jugeant qu’elle ne pouvait pas rester sans rien faire face à cette injustice qui emportait tant de gens sous ses yeux, MSF a décidé d’agir pour surmonter les nombreux obstacles qui empêchaient les patients d’obtenir le traitement dont ils avaient besoin pour rester en vie et en bonne santé. MSF s’est attachée en particulier à faire baisser les prix et à garantir la disponibilité des médicaments dans les pays qui en ont le plus besoin, en encourageant en particulier la recherche dans le but d’offrir de meilleures possibilités de traitement.

    Santé maternelle et infantile

    Le Népal a été frappé par deux tremblements de terre en moins de trois semaines, qui ont fait des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés et qui ont laissé des millions d’habitants avec la charge de reconstruire leur vie. La priorité pour MSF est d’atteindre les personnes isolées et les plus exposées à la violence des séismes.

    Au Soudan du Sud en 2016, à la violence et ses conséquences désastreuses, s’ajoutent de nombreuses maladies liées aux conditions de subsistance très précaires des populations : le paludisme, la tuberculose, le VIH/sida, le kala azar, le choléra, la méningite, la fièvre typhoïde, la rougeole et les infections des voies respiratoires. L’état de malnutrition dans le pays est alarmant. De nombreux enfants sont admis dans les hôpitaux dans un état de maigreur extrême. MSF offre une gamme complète de services dans les cliniques et hôpitaux de tout le pays, y compris de la chirurgie, des soins maternels et infantiles, des vaccinations, des soins obstétricaux d’urgence ainsi que la prise en charge médicamenteuse de nombreuses maladies. 60 000 consultations sont données en moyenne chaque mois par les équipes MSF au Soudan du Sud. Dans les camps, des logisticiens MSF construisent des latrines, installent des pompes à eau et tentent d’améliorer l’assainissement.

    En avril 2015, des violences éclatent au Burundi dans le cadre de l’élection présidentielle, et provoquent la fuite de plusieurs milliers de personnes. En 2018, on comptait près de 430 000 personnes encore réfugiées en dehors du Burundi et notamment plus de 260 000 personnes en Tanzanie. Les camps dans lesquels ces réfugiés vivent sont surpeuplés, rendant difficile la fourniture par les ONG d'abris, d’eau et d’installations sanitaires adéquats. Les abris collectifs surpeuplés et peu hygiéniques aggravent encore la propagation des maladies, en particulier le paludisme, la diarrhée et les infections des voies respiratoires. Pour répondre à la demande accrue de soins, les équipes MSF fournissent des services dans deux camps, Nduta et Mtendeli. À Nduta, MSF est la principale intervenante médicale du camp, où les équipes gèrent un hôpital de plus de 175 lits, ainsi que six centres de santé, pour offrir des soins de santé primaire, de santé mentale, de santé génésique, une pris en charge de la malnutrition et des soins aux victimes de violences sexuelles.

    Epidémies

    Une nouvelle flambée d’Ebola a été annoncée en août 2018. Les centres de traitement d’Ebola sont des structures sanitaires d'urgence installées pour isoler et traiter les patients atteints par le virus d'Ebola. Un hygiéniste, se prépare à entrer dans la zone à haut risque du centre de traitement Ebola de Mangina. Tous ceux qui y entrent ne sont autorisés à le faire que pour une heure maximum. L'équipement de protection individuelle est chaud, lourd et rend la respiration difficile.

    MSF a organisé la vaccination dans un espace ouvert juste en face de l'entrée du camp de migrants de Vathy afin que tous, patients et personnel, puissent suivre les mesures de prévention et de contrôle de l'infection contre le Covid-19. La vaccination vise à immuniser plus de 600 enfants âgés de 2 mois à 5 ans contre les maladies infantiles courantes. Juillet 2020. Grèce. © Enri Canaj/Magnum Photos pour MSF.

    La peur de contracter le COVID-19 dans les hôpitaux et d'attraper et de propager la maladie maintient les gens à la maison, même s'ils ont besoin de soins médicaux. Les gens attendent d'être très malades pour se rendre dans les centres de soins. « Je travaille ici au centre de traitement du COVID-19 d'Al-Sahul, soutenu par MSF, aux côtés d'une équipe médicale composée de médecins, d'infirmières, d'hygiénistes et de promoteurs de santé. Nous avons remarqué que les patients arrivent très tard, alors qu'ils sont déjà très malades. Il est donc beaucoup plus difficile de les traiter. Nous voyons leur état de santé se détériorer rapidement. Mais si les patients viennent tôt, leur état s'améliore plus vite et ils peuvent sortir de l'hôpital plus rapidement. Ils répondent beaucoup mieux au traitement et ont moins de complications. Nous recommandons à tous ceux qui présentent des symptômes tels que des difficultés respiratoires de se rendre rapidement dans notre centre d'isolement pour y être traités. », Muaath, responsable de l'activité médicale pour MSF à Ibb. Juillet 2020. Yémen. © Majd Aljunaid/MSF.