Les catastrophes naturelles peuvent dévaster des régions entières et en détruire le tissu économique et social en quelques minutes. Pour sauver des vies et apporter une aide utile aux blessés, les opérations de sauvetage doivent être à la fois bien coordonnées et rapides. Les secours déployés par les équipes de MSF à la suite de catastrophes naturelles sont particulièrement vitaux lorsque celles-ci causent des dégâts humains et matériels considérables, dépassant les capacités de réponse locale.

Depuis 50 ans, la réponse aux catastrophes naturelles fait partie des activités de MSF. Le tremblement de terre au Pérou en mai 1970 et le cyclone Bhola, au Bangladesh, en novembre de la même année, ont concouru, avec les conflits armés, à la création de MSF l’année suivante. Depuis, les équipes sont intervenues à de nombreuses reprises pour répondre à des catastrophes naturelles : séismes, thyphons, inondations, ouragans, et se sont ainsi confrontées à de nombreux défis, qu’elles ont essayé de relever, aussi bien par des innovations que par une amélioration de l’évaluation des besoins des populations affectées.

Le séisme en Haïti de janvier 2010

Le 12 janvier 2010 un séisme dévastateur fait plus de 220 00 morts en Haïti. Les équipes médicales de MSF ont fourni les premiers soins aux blessés toute la soirée et la nuit entière, s’éclairant avec des lampes torche ou avec les phares de voitures. Dès les premiers jours, nos équipes ont fourni des soins et pratiqué des opérations chirurgicales vitales. MSF a mis en place un hôpital de campagne de 180 lits à Delmas 33, comprenant deux unités chirurgicales, il fonctionnera pendant un an suite à la catastrophe. Les opérations de secours menées par MSF en Haïti en réponse au tremblement de terre et à l'épidémie de choléra qui a suivi constituent la plus importante intervention de son histoire, prenant en charge plus de 350 000 personnes impactées par la catastrophe en seulement 10 mois.

Haiyan, le plus puissant typhon jamais mesuré alors, a frappé le centre des Philippines le 8 novembre 2013 causant la mort d’environ 5 600 personnes et déplacé plus de quatre millions d’habitants. Les premières équipes de MSF sont arrivées aux Philippines le 9 novembre, pour offrir une aide médicale d’urgence au lendemain de la catastrophe. Un mois après le typhon, MSF reste sur place pour accompagner la reprise du système de soins. Les équipes de MSF interviennent dans trois des îles les plus durement touchées par le typhon Haiyan avec pour priorité d’apporter des soins aux populations des régions les plus reculées, ainsi que de renforcer le système hospitalier, gravement endommagé.

Au cours des dix premiers jours après la catastrophe, atteindre les zones les plus affectées s'est révélé difficile, les quelques aéroports et ports encore en service étant saturés et incapables de faire face à l'afflux massif de l'aide. De nombreuses routes étaient bloquées et endommagées, et le carburant et les véhicules étaient rares. Malgré ces contraintes d’ordre logistique, MSF a peu à peu été en mesure d’atteindre les zones les plus sévèrement touchées.

Le 25 avril, un tremblement de terre de magnitude 7,8 fait plus de 8 000 morts et détruit massivement de nombreux édifices. Les équipes de MSF se rendent par hélicoptère dans des villages reculés pour évaluer les besoins et mettre en place des cliniques mobiles. MSF fournit des soins médicaux essentiels et distribue des abris et du matériel d'hygiène aux communautés touchées par le séisme. C’est une course contre la montre qui s’engage alors, avant l’arrivée de la Mousson et des conditions de vol dégradées.

Suite aux séismes qui ont touché la vallée de Katmandou en avril et mai 2015, les équipes médicales de MSF au Népal ont commencé à atteindre les personnes dispersées dans les villages de montagne isolés, par hélicoptère et à pied. Alors que les personnes les plus gravement blessées ont été évacuées dans les jours qui ont suivi le séisme, celles qui restent sont piégées dans leurs villages, les routes et les sentiers étant coupés par les avalanches et les glissements de terrain.

En janvier 2015, des inondations touchent le Malawi et privent les populations de toute aide humanitaire. Plusieurs milliers de personnes vivant dans le sud du Malawi, zone la plus touchée par les inondations, sont totalement coupées du reste du pays, privées de nourriture, de soins médicaux et d'aide sanitaire. En réponse à la catastrophe, MSF a mis en place des opérations d’urgence et monté des tentes, distribué des produits de première nécessité et des moustiquaires, fourni des équipements pour le traitement de l’eau, ainsi que des latrines, afin de prévenir l’émergence de maladies hydriques.

Après le passage de l’ouragan Matthew qui a frappé Haïti le 4 octobre 2016, les équipes MSF peinent à accéder aux populations des villages. Le trajet pour atteindre les patients les plus isolés peut durer plusieurs heures, réduisant d’autant le temps pour soigner les plaies souvent infectées, stabiliser des fractures avec des plâtres et gérer les urgences pédiatriques, qui sont les priorités pour les équipes de MSF. Entre octobre 2016 et janvier 2017, l’organisation a pris en charge 832 blessés durant l’ouragan, répondu aux besoins médicaux de 6 341 personnes, soigné 458 patients atteints du choléra, réhabilité 26 points d’eau et fournit 10 092 500 de litres d’eau propre par camions citernes.

Après avoir apporté un secours médical aux victimes de l’ouragan Matthew, MSF effectue une campagne de distribution de matériel de reconstruction, composé d’un lot de 10 tôles ondulées qui permettront de construire un abri d’environ 12m², à 10 000 familles vivant dans les montagnes éloignées du Sud-Ouest, la région de l’île la plus touchée et la plus sévèrement affectée par la catastrophe. MSF procède également à une distribution massive de kits d’hygiène, d’ustensiles pour conserver l’eau, de tablettes de purification, de couvertures et de biscuits énergétiques dans les régions montagneuses les plus reculées du Sud-Ouest d’Haïti.  « Je reçois le matériel offert par MSF avec beaucoup de joie. C’est comme un peu d’eau fraîche qui arrive dans la zone après des jours sans manger ni boire. Nous en avons toujours besoin mais nous sommes très reconnaissants de cette aide », Jean Marc, membre de la communauté de Chardonnières.

Les équipes de MSF, déjà présentes au Mozambique, s’étaient préparées à intervenir en urgence après le passage du cyclone Idai, qui se formait alors au-dessus de l’océan Indien. Elles avaient également sécurisé les installations, leurs habitations et les stocks de médicaments, qui servent notamment à la prise en charge des personnes affectées par le VIH/sida, un des projets réguliers de MSF dans le pays. Après le passage du cyclone dévastateur Idai, les équipes MSF ont lancé des interventions d'urgence au Zimbabwe, au Mozambique et au Malawi. Compte-tenu des inondations massives et des dommages structurels causés au système d'approvisionnement en eau provoqués par le cyclone Idai, le déclenchement d’une flambée épidémique de choléra était quasi inévitable.

Les dégâts causés par les inondations dans le district de Chimanimani ont été d'une ampleur considérable. Afin d’évaluer les besoins sanitaires des 20 dispensaires de Chimanimani et des zones d'habitation environnantes et de distribuer des médicaments, la seule façon d’atteindre certaines communautés était la marche. Dans certaines régions, les inondations ont emporté des maisons entières, des magasins et des usines. Beaucoup ont perdu leurs moyens de subsistance ainsi que leurs médicaments chroniques.