Réfugiés Rohingyas à Cox's Bazaar, Bangladesh

Les conditions de vie des réfugiés Rohingyas de plus en plus alarmantes

Le 25 août 2017, plus de 738 817 réfugiés rohingyas ont fui vers des camps du district de Cox's Bazar, au Bangladesh, après avoir subi des violences ciblées aiguës dans l'État voisin de Rhakine, au Myanmar. En juin 2021, un total de 34 camps de réfugiés ont été enregistrés, et leur population dépasse 890 000 réfugiés. 

Trois camps de fortune existants (Kutupalong, Balukhali et Leda), déjà extrêmement densément peuplés, ont absorbé une grande partie des nouveaux arrivants, tandis que de nouveaux camps ont été créés à Burmapara, Chakmarkul, Hakimpara, Jamtoli, Moynarghona et Unchiprang.

Au cours de l'année 2021, la situation générale des réfugiés ne s'est pas améliorée. Les problèmes rencontrés sont nombreux et comprennent le manque de nourriture, l'absence de possibilités de gagner sa vie, l'impossibilité de se déplacer librement au-delà des camps en raison de systèmes de "laissez-passer" et de la mise en place de clôtures en fil de fer barbelé aux frontières des camps et entre les camps.

Malgré l'ampleur de la réponse internationale, les conditions de vie générales et la qualité des soins de santé dans les camps sont encore relativement médiocres.

En outre, la pandémie de COVID-19 a fait peser une nouvelle menace dans les camps surpeuplés. En juin 2021, 1 790 réfugiés rohingyas ont été testés positifs et plus de 20 personnes sont mortes.

Le 22 mars 2021, un incendie dévastateur s’est déclaré dans le camp de Balukhali, faisant 15 victimes, 560 blessés et déplaçant près de 50 000 réfugiés. Alors qu'environ 6 000 abris ont été détruits par le feu, plusieurs structures de santé ont été totalement ravagées, notamment un centre de soins primaires de MSF. 

Par ailleurs, le renforcement de la relocalisation des réfugiés sur l'île de Bashan char a également eu un impact majeur sur les réfugiés. Le gouvernement vise à relocaliser 100 000 réfugiés rohingyas sur l'île de Bashan char et, jusqu’en 2021, plus de 14 000 réfugiés ont été relocalisés. Le processus de relocalisation a commencé depuis décembre 2020 et s'est poursuivi jusqu'en avril 2021. Il existe de sérieuses inquiétudes concernant l'adéquation de cette île et sa vulnérabilité aux conditions météorologiques extrêmes. On craint également que les réfugiés rohingyas ne puissent pas quitter l'île, même pour un traitement médical.

MSF pense qu'il y a des niveaux significatifs de violence sexuelle et sexiste (SGBV) dans les camps, une préoccupation soutenue par des témoignages informels que nos équipes peuvent relever sur le terrain. De plus, les violences conjugales n’étant pas reconnues comme un crime au Bangladesh ou au Myanmar, les femmes et filles peuvent passer ces violences sous silence, où ne pas savoir quand ni où la signaler.

La réponse de MSF

MSF reste l'un des principaux prestataires de soins de santé pour la population réfugiée. Les besoins en santé sexuelle et reproductive restent importants, tant pour la communauté hôte que pour les populations de réfugiés. Les besoins en santé mentale sont élevés au sein de la communauté des réfugiés et MSF reste le seul fournisseur de soins psychiatriques.

MSF gère deux centres de soins de santé primaires situés dans le camp 14 (Hakimpara) et le camp 15 (Jamtoli).

MSF travaille à l'autonomisation du personnel national par une délégation progressive des responsabilités et des formations continues, officielles et au chevet des patients. Notre engagement communautaire a également pour objectif d'ancrer nos activités au sein de la communauté des réfugiés.

Notre présence à Jamtoli reste plus que jamais indispensable et MSF s'engage à rester présent au moins jusqu'à fin 2022.