Ces violences ont démarré en décembre 2017, et après une relative accalmie en janvier, elles ont repris avec intensité en février et se poursuivent actuellement. La population s’est déplacée vers le nord de la République démocratique du Congo, en direction de Mahagi, et Bunia plus au sud, tandis qu’une partie a traversé le lac Albert pour rejoindre l’Ouganda.
Médecins Sans Frontières travaille dans la ville de Bunia et ses environs, ainsi qu’à Mahagi. En plus de ses activités médicales, MSF réalise des distributions de produits de première nécessité, tels que couvertures et savons, des travaux d’assainissement et fournit de l’eau potable. Les déplacés vivent dans des sites informels, dans des familles d’accueil, ou se réfugient dans les écoles et les églises. Certains vivent dans ces conditions précaires depuis plus d’un mois. Dans ces conditions, l’état de santé de ces personnes peut se détériorer rapidement, et le risque est réel de voir apparaître des cas de malnutrition sévère, ou des épidémies de rougeole et choléra.
1. Dans la ville de Bunia, il y a deux camps qui hébergent des dizaines de milliers de déplacés. MSF y a construit des latrines et des douches, et contribue à assurer un accès à l’eau potable.
2. Les déplacés ont fui en laissant tout derrière eux. Ils ont besoin d’abris, nourriture, d’eau potable et de soins.
C’est la première fois que je fuis la RDC, explique Imani, 53 ans qui a connu la guerre en Ituri dans les années 2000. Cette fois-ci, c’est différent. Dans les années 2000, nos maisons ont aussi été brûlées, mais on pouvait revenir dans son village. Aujourd’hui, les gens sont pourchassés pour être tués. Les assaillants nous poursuivent jusque dans la brousse, avec des chiens.
3. À Bunia, MSF soutient trois centres de santé à travers un appui en personnel médical, notamment des infirmiers et sages-femmes. 30% des patients pris en charge par MSF souffrent de paludisme. Les infections respiratoires et diarrhées sont aussi fréquentes. Depuis le début des activités en février, les équipes MSF ont mené plus de 5 000 consultations et contribué à prendre en charge 77 cas de blessés dus aux violences.
4. Les femmes enceintes font aussi partie des personnes qui ont fui pour chercher à se mettre en sécurité. MSF apporte des soins prénataux et son soutien pour les accouchements dans les centres de santé de Bunia.
5. Cette jeune fille de 11 ans se remet de ses blessures à l’hôpital de Bunia. Sa mère et trois proches sont morts lors de l’attaque de son village, et elle a perdu sa main gauche.
6. MSF travaille aussi dans les zones de Tchomia, Kassenyi, Angumu et Mahagi Port, en se concentrant sur la prévention et le traitement du choléra. Les équipes se préparent à l’éventualité d’une épidémie de choléra, et assurent un accès à l’eau potable. Ici, un infirmier MSF est aux côtés des patients du centre de choléra de Tchomia, sur les rives du lac Albert, soutenu par MSF.
7. MSF a effectué des distributions de biens de première nécessité tels que des couvertures et du savon auprès des déplacés qui ont tout perdu dans leur fuite, dans plusieurs localités. Récemment, 1 350 kits ont été distribués à des personnes qui se sont installées dans un campement informel à Kasenyi, proche du lac.
8. Plus de 50 000 personnes ont traversé le lac Albert pour se réfugier en Ouganda depuis la mi-décembre. Les capacités d’accueil en Ouganda ont été débordées par le nombre massif de nouvelles arrivées, et les autorités sanitaires ont récemment confirmé une épidémie de choléra dans la région. 36 personnes au moins en sont mortes, et près de 1 800 cas sévères ont dû être hospitalisés. En plus de la réponse à l’épidémie de choléra, MSF mène des activités médicales de santé primaire et de vaccination. Manquant d’abris et de nourriture, les réfugiés sont dans une situation très difficile.